29 octobre 2005

Pour commencer ce petit billet, une question: Est-ce normal d'être fatigué à ce point après 2 mois d'école?

Je regarde mes collègues et j'ai la nette impression que je ne suis pas seul dans cette situation!!! Évidemment, on peut dire que la réforme (ou plutôt le renouveau pédagogique) signifie effectuer des changements, de nouvelles approches, faire des essais. J'ai un collègue qui m'a déjà dit dans un élan philosophique que nous n'avions pas besoin d'une réforme pour changer nos stratégies pédagogiques!?!

Cependant, même si j'aime ce que je fais, je cours après mes journées, j'utilise une partie de mes nuits de sommeil afin d'être prêt à faire face à mes jeunes. Non pas que je me doive de tout savoir mais au moins que je sache ce que nous ferons, vers quoi nous devons tendre et quels savoirs essentiels seront vus dans nos situations d'apprentissage! Est-ce que nous prenons trop à coeur ce que nous faisons? Probablement que oui! Est-ce que parce que nous avons peur des changements qui arrivent? Certainement pas! J'ai vraiment l'impression de revivre ma première année d'enseignement.....Au moins, j'ai l'expérience. Mais, diantre que c'est épuisant!

Je suis content d'une chose: les élèves semblent apprécier ce qui se fait en classe! C'est déjà énorme!

J'essaie de faire du mieux que je peux (c'est tout ce que je peux faire de toute façon!) et les élèves le ressentent, enfin je l'espère!

De plus, j'essaierai de nouvelles approches afin de varier mes stratégies. Y a-t-il quelqu'un qui a essayé de créer des blogues dans le but de "publier des réflexions d'élèves" ou des travaux d'intégration?

J'aimerais utiliser un blogue en science et technologie d'abord car je trouve que ce que les élèves ont à dire est important et j'aimerais montrer ce que les jeunes pensent d'un aspect des activités humaines en lien avec des connaissances scientifiques et technologiques ! J'ai l'impression (en fait, j'en suis convaincu!) que les jeunes ne sont pas pris au sérieux et qu'on ne tient pas compte de ce qu'ils ont à dire! En publiant leurs travaux de réflexion sur un sujet donné, ils auront la possibilité d'être lus, et même d'être commentés!

Même si mes élèves sont en première secondaire, je veux qu'ils apprennent à communiquer ce qu'est la science et surtout comment eux peuvent s'y intéresser et s'y retrouver en tant qu'individu engagé dans le monde! La science ne se fait pas à côté ou en dehors du devoir de citoyen! Science et citoyenneté! Ça serait un beau titre de cours, ne trouvez-vous pas?

16 octobre 2005

Après un mois et demie d'école, je m'aperçois que les individus ne veulent pas (ou n'ont tout simplement pas le temps!?!) de discuter de ce qu'ils vivent!! Je sais que ce n'est pas vrai mais c'est l'impression qui se dégage!

Les enseignants ne semblent pas avoir le temps de souffler, encore moins de discuter de ce qu'ils vivent! J'insiste sur cela car on pourrait peut-être conclure que les gens ne veulent pas ou que ce n'est tout simplement pas dans leurs habitudes!! La plupart des enseignants ont été formés d'une certaine façon (je ne veux pas dire de le vieille manière!). Or, nous avons été également placés dans un contexte où nous devions nous débrouiller seul. Ce qui implique que l'aspect coopératif de l'éducation, ou si vous préférez la collégialité, a souvent pris le bord.

Je crains que nous retombions dans l'éternel refrain: Je suis en retard dans ma matière ou quelque chose du genre!

C'est à ce moment-là que la réforme manquera le bateau! Les opposants à cette réforme diront: On l'avait dit!

Comment peut-on stimuler les échanges? Comment peut-on vaincre et venir à bout de l'individualisme dans le monde de l'éducation alors que par défaut, ou par définition, il s'agit d'une endroit où l'individualisme n'a pas sa place et que la collégialité, l'entraide font croître les jeunes (ainsi que les éducateurs!)?

À qui la faute? Qui devrait jouer son rôle de leader, de meneur de jeu? Le MÉLS? Il est bien trop loin des gens! Les directions d'écoles? Les syndicats? Toute organisation est trop portée à ne faire avancer que ses propres intérêts!

Reste donc des individus, des gens ordinaires qui ont à coeur les enfants! Ça peut être un directeur, un enseignant...Mais peut-on s'entendre pour dire que ça prend des gens influents, passionnés par les jeunes et ses éducateurs, qui doivent prendre les devants et assumer le rôle de leader. Et ce ou ces leaders pourraient permettre des lieux d'échanges, de rencontres où les divers acteurs échangeraient sur leur vécu (pas seulement sur les idéologies!), les bons coups et les moins bons coups tant du point de vue pédagogique, qu'administratif. Car, il faut se l'avouer, dans une école, les bons coups peuvent venir d'une structure établie favorisant le développement et l'épanouissement de son personnel. Et du même coup, donner un coup de pouce à des pratiques pédagogiques innovatrices ou moins orthodoxes.

Je rêve du jour où les échanges déborderont des journées pédagogiques et qu'ils s'immiscent dans notre quotidien, là où nous sommes vrais. Un jour, une sage professeur à l'université m'a dit: En éducation, il est important d'être conséquent et congruent! Avec la réforme que nous vivons, il serait sage de retenir mais surtout de vivre ce conseil! Quand on tient aux jeunes, c'est le début de tout!

08 octobre 2005

Sur un autre ordre d'idée: comment cela se fait-il que je suis assez professionnel pour diriger mes classes, pour prévoir mes évaluations, pour choisir mes moyens et stratégies pédagogiques mais quand vient le temps d'évaluer dans une négociation provinciale, tout à coup, je deviens plus un fonctionnaire qu'un professionnel? C'était ma session de défoulement! Désolé!! Je partage cette frustration mais surtout je donne l'opportunité et/ou le mérite à quelqu'un de répondre et surtout d'apporter de nouveaux éclairages et idées qui m'auraient échappé!

Suis-je dans le champ en disant cela?

Je place ce billet à cet endroit même si je l'ai fait dans les commentaires du précédent billet!! Comme cela, les fils RSS prendront cette nouveauté!

J'essaie de m'imaginer comment sera ma fin d'étape ou même ma fin d'année!!Je sais pertinemment que je me rendrai comme tous les autres enseignants du Québec de première secondaire à la fin de l'année....Cependant, comment cela se fait-il qu'il n'y ait pas d'endroit où les enseignants ou les gens préoccupés par l'éducation et/ou la réforme se retrouvent? Y a-t-il quelqu'un en quelque part qui pourrait apporter de l'eau au moulin?

Présentement, dans mon cas du moins, ce n'est pas le bien-fondé de la réforme qui me tracasse puisque je suis assez convaincu de ce que cela peut représenter.....Enfin, je l'espère.

Mais, je maintiens ce que j'ai demandé dans mon message précédent!

Comment peut-on prévoir des SAE sans qu'on ait des indications sur la façon d'évaluer? Si on fait cette réforme, est-ce qu'il n'aurait pas fallu penser à ces "petits" détails AVANT d'embarquer dedans?

L'éducation c'est beau mais pas quand on le fait en improvisant!! Je sais que tout n'est pas improvisation mais.....parfois c'est ce qui semble en ressortir! Qu'en pensez-vous?