14 février 2006

Avec toute la bonne volonté, j'ai failli à ma tâche d'entretenir la blogosphère sur ce qui me tient le plus à coeur: les jeunes! J'en suis désolé!

J'ai quand même lu plusieurs sites et blogues qui traitent de l'éducation et de la réforme! Ce qui m'a quand même dérangé, c'est qu'en me comparant avec ceux qui écrivent dans leurs pages: Est-ce que ceux qui écrivent (j'entends ici les spécialistes de l'éducation vivant quelque peu en marge du quotidien de la classe) leurs pages se rappellent réellement ce que c'est qu'enseigner à plusieurs? Comment peut-on réellement et efficacement s'assurer de la validité de l'évaluation lorsque nous avons des groupes de 30 à 36 élèves, dans mon cas, c'est 35 élèves! Comment faire des observations adéquates basées honnêtement sur ce que les élèves devraient faire, apprendre et "retransmettre" dans le contexte d'une tâche intégratrice? J'essaie tant bien que mal de réussir mais je ne suis pas certain que j'y arrive!

Comment peut-on demander à des enseignants de première secondaire qui expériment la réforme d'évaluer, même si nous utilisons les critères fournis par le MÉLS, de façon "uniforme" dans son sens le plus large et englobant quand nous n'avons même pas les échelles de compétence? Nous, des écoles privées, les honnis du système public, devons prendre les moyens afin d'évaluer, en respectant les critères de notre Collège, ceux du MÉLS (qui sont très vague!) et selon notre "bon" jugement!

J'essaie de m'y conformer mais je ne peux pas maintenir le rythme comme cela jusqu'à la fin de l'année. Je me sens peu soutenu par le milieu de l'éducation. J'ai l'impression qu'on me dit: Essaye pour nous et nous verrons si c'est bon! Ayant rencontré plusieurs enseignants qui "appliquent" la réforme cette année, nous ne pensons même pas la même chose des compétences qui sont inclues dans notre propre programme. Imaginez les autres enseignants des niveaux supérieurs qui nous regardent aller et sont inquiets pour leur propre santé "mentale et physique". Nous aimerions à l'intérieur même de notre école nous rencontrer entre enseignants du même niveau mais nous ne voulons pas manquer de cours car nous nous sentons trop désemparés et nous ne voulons pas nuire aux jeunes. Est-ce comme cela que nous devrions vivre cette réforme? On a voulu changer les façons de faire en éducation mais sans véritablement donner les moyens pour y arriver! Avant d'entreprendre ce genre de virage, il serait peut-être mieux d'éduquer à ce changement!

Quand prendrons-nous les enseignants pour des vrais professionnels et qu'ils puissent avoir une vraie autonomie professionnelle? Pour l'instant, je me sens davantage comme un cobaye, de la chair à canon pour ceux et celles qui ne veulent pas que la réforme, pardon le renouveau pédagogique, réussisse.

Désolé si je suis désordonné dans ce billet mais j'essaie moi-même d'y voir clair et le fait d'objectiver, c'est-à-dire de jeter devant soi, mes idées me permet de construire mon propre savoir sur le sujet. C'était ma séance de brassage d'idées!